SOLSTICE D’HIVER 2024
#28
UNE MISE SUR ORBITE
musée henri matisse
Le Cateau-Cambrésis, FRANCE
8’18’’ Concepteurs lumière de l’équipe
MAÎTRISE D’OUVRAGE
Département du Nord
MAÎTRISE D’ŒUVRE
ARCHITECTES MANDATAIRES
Bernard Desmoulin
SCÉNOGRAPHES
SCENO
Au sein d’un bâtiment de brique et de verre, l’extension du Musée Matisse au Cateau-Cambrésis s’étend aujourd’hui sur 1 000 m² et sur trois niveaux dans une aile patrimoniale (ancien marché couvert du XIXe siècle).
En accompagnement du projet architectural, la lumière, dans ses variations d’intensité et dans ses différents principes, appuie le dessin du volume de la nouvelle extension, donne une ligne directrice et invite le visiteur à parcourir le musée, tel un paysage s’ouvrant à lui. Tantôt lisible dans la perspective (par les percements en façade), tantôt perçu et deviné selon le rythme des salles, masqué par intermittence, occulté entièrement, le paysage est toujours en arrière-plan.
Les séquences du parcours sont révélatrices de la richesse et de la multiplicité des œuvres de Matisse, de la diversité de ses productions. Le visiteur navigue dans des espaces tout aussi diversifiés, traversant des ambiances lumineuses différentes, adaptées à la scénographie. Les galeries, cabinets de dessins et gravures qui ponctuent le parcours muséographique proposent des mises en scène, interrogent le regard et offrent des environnements adaptés à la mise en valeur des collections. Ainsi, au fil des séquences, la lumière se voit diffuse, ponctuelle, cadrée, s’efforçant de souligner les détails, mettre en abyme et révéler les objets exposés.
Par son espace d’introduction, le rez-de-chaussée est caractérisé par un contraste intéressant : l’accueil offre une vue sur le parc Fénelon, espace de respiration mais également de transition avant d’entrer dans un espace immersif, propre à l’intimité du peintre. L’œil s’adapte entre lumière naturelle, éclairage artificiel, et immersion dans un espace d’images projetées. Le visiteur est invité à entrer chez l’artiste. Tout en graduation, la salle s’ouvre sur un espace sombre, tamisé, habité par des projections en lien avec les objets exposés. La lumière est image : les dos de vitrines sont perçus par rétroéclairage et guident le visiteur.
Les espaces traversés ensuite – espaces chronologiques et espaces thématiques – sont des salles pour lesquelles la lumière est filtrée ; l’ambiance se veut intimiste, en continuité de l’espace d’introduction.
Enfin, dans le cadre du projet d’extension, le plateau muséographique du niveau 1 (300 m²) s’ouvre sur un grand volume architectural. Le plafond de ce plateau trouve son identité dans un jeu de caissons techniques permettant, via une mobilité de cimaises, de multiplier configurations et scénographies d’expositions. Dans cet espace, sculptures, papiers découpés et dessins sont exposés. Le visiteur est dans un espace de contemplation : la perspective est forte – perspective prolongée par une vue sur le parc – l’appel vers l’extérieur permet au visiteur de se situer parfaitement. Le grand mur cadrant ce plateau est éclairé généreusement par un principe de gorge lumineuse. La lumière existe mais demeure en retrait ; elle est au service de la couleur des œuvres choisies par Henri Matisse lui-même.
UNE NOUVELLE HISTOIRE
l’escale lapérouse
Albi, FRANCE
8’18’’ Concepteurs lumière de l’équipe
MAÎTRISE D’OUVRAGE
Ville d’Albi
MAÎTRISE D’ŒUVRE
ARCHITECTES MANDATAIRES
Projectiles
PAYSAGISTES
Atelier Grégory Tissot
GRAPHISME, SIGNALÉTIQUE
WA75
CONCEPTEURS MULTIMÉDIA
Lundi 8
La lumière est au service d’une narration, elle prend sa part dans l’émotion nécessaire. Au-delà des réponses fonctionnelles nécessaires, le projet lumière cherche une narration, une identité, une symbolique. Nous avons ainsi travaillé autour du thème de la lanterne, de la flamme, de la bougie.
D’abord de loin, puis en marchant le long de l’avenue du Général de Gaulle, au cœur de la ville historique d’Albi, dans le « Quartier culturel des Cordeliers » nous apercevons la première lanterne, haute et majestueuse, qui se dresse au-dessus du toit de la maison bourgeoise. Une flamme rougeoyante, un hommage à la lumière de navigation, presque un phare, très doux, invitant les visiteurs à une aventure à travers les mers.
En baissant le regard, nous observons ensuite de petites lumières liées aux fenêtres du musée, bougies échos de la flamme qui nous permettent de souligner le rythme architectural et d’habiter le lieu. Puis ces bougies se répandent dans le paysage, dessinant les chemins et éclairant subtilement, sans en avoir l’air, les volumes contemporains. L’architecture et le paysage sont parsemés, habités, de présences chaudes et ponctuelles, l’œil est guidé, le paysage lumière se construit.
Partout le public se sent bien. Les niveaux d’éclairement sont adaptés aux usages, les teintes chaudes. Les notions d’accessibilité et de confort sont centrales dans notre approche. La dimension écologique et environnementale l’est tout autant, au même titre que les aspects de conservation préventive le sont pour les œuvres et l’ambiance globale pour les usagers et visiteurs. En particulier dans des lieux tels que les musées.